Aujourd'hui je voudrais te parler d'Ana. Ana est une ado de 15 ans et à chaque fois qu'elle a ses règles, c'est la même chose : impossible de bouger, envie de vomir tellement la douleur est forte, elle termine à l'infirmerie de son lycée et est incapable d'avoir une vie normale. Et Ana a eu cette phrase terrible en séance avec moi : "je voudrais ne pas être une femme pour arrêter de souffrir. Je ne tiendrai pas jusqu'à 50 ans".
Dans cet article, je vais te donner les axes que j'ai abordé avec elle lors de notre première rencontre pour lui redonner confiance et surtout commencer à apaiser ses règles douloureuses.

Souffrir de règles douloureuses jusqu’à la ménopause ?

Il est important de savoir que la période de la puberté est une période à risque pour les douleurs de règles. Et ce par plusieurs biais :

  • le déséquilibre hormonal qui peut exister à la puberté
  • un état inflammatoire lié au mode de vie
  • des blocages mécaniques.

Mais cela ne veut pas dire que l’on va souffrir pendant toute la vie menstruée. Les différents axes vont pouvoir rentrer dans l’ordre au fur et à mesure. Et ça c’est super important pour ne pas se fâcher totalement contre son cycle dès ses 15 ans ! Quand Ana a compris que c’était transitoire, je l’ai vu sourire. Première mission réussie !

Par contre il est important si les douleurs sont invivables de se rapprocher de son médecin afin d’écarter toute problématique médicale comme de l’endométriose, une anomalie congénitale affectant l’utérus ou encore des polypes… Attention le diagnostic de l’endométriose est parfois compliqué chez les jeunes filles car les lésions sont peu visibles .

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La mise en place du cycle comme explication aux règles douloureuses

Le cycle se met en place doucement (on estime qu’il faut 2 ans en Europe mais dans la culture asiatique on parle plus de 7 ans avant d’avoir un cycle mature). Cela signifie que l’ovulation peut avoir du mal à se faire. Cela peut impacter l’équilibre hormonal entre œstrogènes et progestérone.

Ce déséquilibre est un facteur d’explication des douleurs de règles car œstrogènes et progestérone ont besoin de se contrebalancer. Par exemple les œstrogènes vont favoriser la rétention d’eau quand la progestérone est plus diurétique : un excès d’œstrogènes va induire un gonflement des tissus, ce qui peut impacter les nerfs sensitifs de la zone.

Ce déséquilibre conduit généralement à d’autres conséquences comme des règles abondantes ou encore une période prémenstruelle compliquée.

Un mode de vie inflammatoire ?

L’inflammation dont on parle ici est l’inflammation chronique, liée à ton mode de vie. Et cette inflammation peut impacter les règles douloureuses. De nombreux facteurs peuvent l’impacter comme :

  • l’alimentation : la surconsommation de sucre par exemple peut faire flamber ton état inflammatoire
  • le stress
  • le manque de sommeil
  • le manque d’activité physique
  • ou encore les troubles de la flore intestinale

Quand j’ai discuté avec Ana, elle s’est vite aperçue qu’elle cochait beaucoup de cases : alimentation assez déséquilibrée (le self n’est pas génial et elle a des fringales de sucre où elle descend des paquets de bonbons vers 16h), beaucoup de stress (elle ressent beaucoup de pression au lycée et est inquiète pour son orientation), manque de sommeil (elle travaille pas mal le soir et a ensuite envie de passer du temps sur son téléphone, ce qui la conduit à éteindre après minuit).

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image de https://mon-osteopathe-paris.fr/

Un blocage mécanique

Notre vie est souvent assez sédentaire et cela a un impact sur notre bassin. L’utérus est relié par des ligaments aux autres organes de la zone et il est important que cette dernière garde une certaine mobilité, une bonne circulation des fluide.

Le manque d’activité sportive ou même juste de marche tous les jours va avoir un impact par effet ricochet sur les douleurs de règles.

Pour faciliter la circulation et la mobilité, j’encourage à aller rendre visite à un.e ostéopathe de préférence spécialisée sur le corps féminin.

Les axes à travailler pour gérer les règles douloureuses

Avec Ana, nous avons principalement axé les modifications sur l’alimentation et sur le sommeil dans un premier temps.

Côté alimentation, il est important de se rappeler que l’ovulation est un luxe pour le corps donc il lui faut de tout côté macro et micronutriments pour réussir une belle ovulation. On pourra recommander une alimentation riche en vitamines et minéraux, avec un apport en bon gras (oméga 3) pour l’impact anti-inflammatoire. Pour travailler ses fringales de sucre (parce que clairement on n’arrête pas cela là en claquant des doigts), nous sommes partis sur un petit déjeuner protéiné avec du bon gras pour lui donner de l’énergie dès le matin et sur une collation spécial sérotonine (banane, amandes, noix et chocolat noir) à 17h pour éviter les craquages non maitrisés. A cela je lui ai recommandé d’augmenter sa consommation d’eau car  elle avait souvent soif et cela impacte en direct les douleurs.

Pour le sommeil, il a été important de lui expliquer l’importance du sommeil dans la lutte contre l’inflammation, pour l’équilibre hormonal et pour mieux gérer son stress et ses fringales (gros dossier !). Dans un premier temps, nous avons convenu d’un arrêt des écrans à 23h et d’une heure de lecture. Et elle s’est engagée à éteindre dès qu’elle ressent son train de sommeil arriver.

Enfin je lui ai proposé de mettre en place un travail sur la respiration avec la cohérence cardiaque.

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Les alliés choisis

J’ai passé du temps avec Ana pour lui expliquer que les compléments pouvaient être une aide mais ne remplaceraient pas les modifications de son hygiène de vie si elle veut apaiser ses règles douloureuses.

Nous sommes partis dans un premier temps sur :

  • du magnésium : bisglycinate pour l’assimilation. Je lui ai recommandé celui de Nutripure (code parrain solonaturo pour avoir 10% de réduction)
  • des tisanes de feuilles de framboisier à raison d’un demi litre à commencer quelques jours avant les règles. 2 cuillères à soupe de plante sèche pour 500ml d’eau chaude, laisser infuser 10 minutes et boire.
  • la bouillotte sur la zone du foie et dans le bas du dos quelques jours avant les règles.

Comme tu le vois on y va pas à pas. Les ados peuvent être en souffrance mais elles ont également de nombreuses obligations et contraintes : il n’est pas facile de modifier ses habitudes dans ce cadre-là.

Avec Ana, nous avons décidé de nous revoir dans 2 mois, le temps qu’elle mette en place ce que nous avons vu ensemble. Et ensuite on pourra aller plus loin, mais toujours pas à pas et en respectant ses besoins et envies !

Si tu es ado ou parent d’ado, n’hésite pas à me dire en commentaires si tu te retrouves dans le portrait d’Ana !

Pour aller plus loin, je te recommande le nouveau livre de Gaëlle Baldassari Kiffe tes Règles.